Pétition contre la profanation de Notre Dame de Paris par les Femen
Mardi soir (12 février 2013), la cathédrale Notre-Dame de Paris a été profanée par les Femen. Huit activistes de ce mouvement féministe se sont fondues dans le flot des touristes. Elles avaient discrètement pénétré dans l'édifice avant de se dénuder et de crier des slogans contre l'Église pour «fêter le départ du pape» Benoît XVI. Sous le regard choqué des fidèles et des touristes venus admirer l'exposition des 9 nouvelles cloches fabriquées pour le 850ème anniversaire de la cathédrale, elles avaient fait sonner les cloches avec des morceaux de bois et crié en anglais «Pope no more» («Plus de pape»). Sur le torse et le dos, elles avaient inscrit au feutre des slogans comme «No homophobe», «Crise de la foi», «Bye bye Benoît!». Les huit activistes - une Ukrainienne et sept Françaises - ont été évacuées par le service d'ordre de la cathédrale et ont été conduites au commissariat du quartier pour vérification d'identité.
Si le désordre et le trouble causés ont scandalisé les autorités de la cathédrale et les pélerins présents à ce moment là. Le personne de sécurité a été également malmené subissant des violences de la part de ces activites. L'un des agents malmené a eu «une épaule démolie, il est en incapacité», précise le recteur de la cathédrale, Monseigneur Patrick Jacquin. Un autre surveillant a fait un malaise et a dû être pris en charge par les pompiers. «Ce commando inqualifiable a été d'une violence inouïe, reprend Mgr Jacquin, les enfants qui étaient là ont été extrêmement choqués».
C'est la raison pour laquelle le directeur des services généraux de la cathédrale a déposé deux plaintes auprès de la police dès mardi soir, l'une pour «coups et blessures», l'autre pour «profanation d'un espace cultuel» et «profanation d'objets sacrés». Une cloche notamment, «la cloche Marcel», a reçu des coups «qui ont fait sauté la feuille d'or», déplore le recteur de la cathédrale qui compte bien obtenir réparation du «préjudice».
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Devant ces nouvelles intrusions des Femen, 6 100 pétitionnaires se sont déjà mobilisés (au 14 février 2013) (7400 le 15 février 12h), engageant l'opinion à lutter contre ce «nouveau pas franchi dans leurs démonstrations de haine». «Cette nouvelle provocation s'inscrit dans une longue série d'attaques contre les chrétiens. Ça suffit!», disent-ils dans une tribune sur le web. Ils appellent à poursuivre les Femen en justice au titre «d'au moins deux délits»: «provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence nationale, raciale ou religieuse» (loi 1881: art. 23 et 24 al. 8) et «exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public» (article 222-32 du Code pénal).
Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions «topless» en Russie, en Ukraine, à Londres ou encore récemment sur la place Saint-Pierre à Rome pendant que le pape récitait l'Angelus. Cette organisation, qui se veut le renouveau du mouvement féministe, entend lutter contre le sexisme, pour les droits des femmes et la protection de l'environnement. Une lutte qui passe par le combat contre les religions, essentiellement chrétienne, considérant que «le féminisme et la religion ne sont pas deux choses qui peuvent coexister».
Manuel Valls a fait part quelques heures plus tard de sa «consternation». Le ministre de l'Intérieur «a condamné cette provocation inutile et témoigne de son soutien aux catholiques de France qui ont pu être offensés par ce geste grossier.» «Ces agissements», a-t-il encore ajouté, «commis au sein même d'un lieu de culte, sont contraires aux valeurs républicaines qui offrent - faut-il le rappeler -, à chacun, la possibilité de s'exprimer librement. Si la laïcité permet à chacun de croire ou de ne pas croire en toute liberté, la République entend, dans le même temps garantir à tous les croyants de pouvoir pratiquer leur religion dans la dignité et le respect mutuel.»
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a également condamné cette action et fait part de sa «tristesse». «Je réprouve un acte qui caricature le beau combat pour l'égalité femmes-hommes et choque inutilement de nombreux croyants», a-t-il déclaré. Deux sénateurs de Paris, Yves Pozzo di Borgo (UDI, centre) et Pierre Charon (UMP, droite), se sont indignés de la «provocation» des Femen. Dans un communiqué, ils ont jugé «incompréhensible» que ces activistes «ne soient pas empêchées d'agir, surtout aujourd'hui où il y a une conjoncture spéciale» avec l'annonce la veille de la renonciation de Benoît XVI, et accusent les autorités de «laxisme». Le député des Alpes-MaritimesLionel Luca a sous-entendu sur Twitter que les fidèles catholiques avaient eu une réaction moins violente à l'égard des Femen qu'auraient eu des fidèles musulmans.